Parc national de Meru Betiri
- aux4campsdumonde
- 12 déc. 2019
- 5 min de lecture
Après ces 3 derniers jours bien fatiguant, nous arrivons en train dans la ville de Kalibaru. Ici, nous sommes carrément hors sentiers battus, en tout cas pour ce qui concerne les backpackers. Il y a très peu d’hôtels et nous passons la plus chère nuit de notre séjour. Par contre, c’est tout confort : on a notre petit bungalow, avec terrasse, salle de bain privative, et piscine à débordement dans l’établissement.


Le but de notre venue ici, c’est de partir en excursion avec un chauffeur et un guide dans le parc national de Meru Betiri. Celui-ci n’est pas vraiment accessible par ses propres moyens (pas de transport public) donc nous n’avons pas trop le choix. Nous souhaitions par contre essayer de trouver des prix moins cher que sur internet en demandant sur place. Bon, à notre hôtel c’est finalement encore pire donc on réserve finalement par internet via une agence. C’est assez agréable aussi de se dire que pendant 2 jours, on ne s’occupe plus de rien et qu'on va pouvoir poser pleins de questions et apprendre beaucoup de choses grâce à notre guide. Nous profitons donc du logement pour la fin d’aprem et le repas. Il y a des touristes occidentaux mais la moyenne d’âge et bien au dessus de la nôtre, et clairement ils voyagent pas en sac à dos !
Le lendemain, à 9h, on part donc en 4x4 avec nos 2 accompagnateurs. Nous avons entre 4 et 5 heures de route à faire pour arriver à notre logement mais le trajet est coupé grâce à plusieurs visites. La première étant de découvrir une fabrique de tofu, on y voit en toute simplicité les différentes étapes du processus, tout est fait manuellement. C'est une bonne visite que nous passons et repartons avec un peu de tofu frit.

On poursuit la route et faisons cette fois-ci un arrêt dans une fabrique de sucre. À savoir qu'ici on fait le sucre avec le jus des fleurs de coco, contrairement à nous qui le faisons avec la betterave. On nous offre dans un premier temps une coco à boire qui a été détachée de l'arbre sous nos yeux, puis nous dirigeons vers les ateliers de confection du sucre où il font bouillir le jus récolté pour faire évaporer l'eau et que ça caramélise. On goûte ce fameux jus qui est très doux en bouche. Il y avait également sur place des cacaotiers d'où l'on a ouvert une cabosse, pour goûter une fève.

S'en suit la pause repas puis continuons la route jusqu'au parc national. De là, plus de route mais uniquement de la piste, d'où l'utilité du 4x4 car c'est en mauvais état. On fera un dernier arrêt sur le chemin pour nous rendre à la Green Bay, une belle plage de sable blanc. Les couleurs de l'eau sont magnifique, l'eau à l'air d'être à bonne température. On ne s'y baigne pas car on a pas nos maillots sur nous… Dommage.

Sur le chemin du retour on croisera un bon nombre de singes. Le trajet se poursuit à travers la jungle, et nous arrivons en fin d’après-midi au village. Il y a quand même 60 familles qui vivent ici, perdues après une bonne heure à rouler dans la jungle. Ils n’ont pas encore l’electricite, juste un générateur qui leur permet d’avoir tout de même de la lumière un certain temps le soir.
On profite qu'il fasse encore jour pour une demi heure pour aller faire un tour dans les environs. On contemple les champs de la vallée et les montagnes un peu dans le brouillard, Claire s’essaye au grimpage de cocotier mais en restant au premier niveau et on se balade dans le village disant bonjour à tous les enfants et les habitants que nous croisons.


Nous prenons le dîner au logement, très copieux puisqu'il y en a presque pour 4 personnes, puis en début de soirée, nous repartons en 4x4 en direction du refuge pour tortues. À cette heure, il fait noir et les tortues commencent à arriver sur la plage pour pondre leurs œufs. Il y a quatre espèces qui se rendent sur cette plage, les plus courantes et celles dont c'est le lieu de ponte sont les tortues vertes. Un graphique nous montre l’évolution de leur population et elle est en grande diminution, sauf depuis ces quelques dernières années, grâce au programme des rangers. On sera 4 ce soir là à accompagner les rangers sur la plage. Il y a des règles à respecter pour ne pas déranger les tortues : pas de lampes, on ne voit qu'une seule tortue, on ne la voit pas avant qu'elle commence à pondre et on ne s’en approche pas.
On se rend donc sur la plage, eteignons nos frontales et attendons là dans le noir. Un ranger nous informe directement qu'une tortue fait son trou à quelques mètres de là. Notre guide nous dit qu'on a de la chance car parfois il faut se rendre à l’autre bout de la plage, à 3km de là… Nous attendons ensuite pendant 45 minutes qu’elle fasse son trou et qu’elle ponde. De temps en temps, un ranger va derrière elle pour voir l’évolution. Finalement, on nous appelle car elle a décidé que les conditions n’étaient pas idéales pour pondre et donc s’en va. Alors un ranger l’éclaire par derrière ce qui nous permet d’enfin l’observer. Et quelle surprise de voir qu’elle est si grosse !! Elle doit faire plus d’un mètre de long, et peser au moins une centaine de kilos. Elle se glisse laborieusement sur le sable vers la mer. On l’observe pendant 10 minutes environ puis quittons la plage, sous un bon début de pluie.

On trouve que cette visite a été très respectueuse de l’animal et on en est très satisfait. Les rangers doivent parcourir toute la plage pour récupérer les œufs et refont de même au lever du jour. Nous rentrons à notre logement et nous couchons rapidement car le lever est matinal le lendemain.
À 6h, nous sommes de nouveau au refuge pour cette fois relâcher sur la plage les bébés tortues qui ont éclos il y a 2 ou 3 jours dans la station.

On nous explique que les petites tortues mémorisent l’endroit où elles sont nées pour pouvoir y revenir dans 25 ans environ pour perpétuer le cycle. Il faut donc les relâcher un peu plus haut sur la plage pour qu’elles aient le temps de s’imprégner de l’espace. C’est alors un moment émouvant et trop chou de les voir partir à fond vers la mer. On aurait envie de les aider car les vagues les malmenent et les ramènent vers la plage. Elles doivent lutter contre ça.



On observe également un varan se laissant balloter par les vagues.

De retour au refuge, ils nous montrent la nurserie, avec chaque trou pour chaque date de récupération des œufs. Certains bébés tortues sont déjà sortis du sable et tentent déjà de rejoindre l’extérieur. On nous montre aussi tous les œufs de la nuit, plus d’une centaine pour 2 tortues seulement ! Ils les enterrent de la même manière que la tortue fait, à 40cm de profondeur. Environ 70% des œufs éclosent au bout de 3 mois environ. Les rangers font les comptent et à la période où nous y sommes, fin octobre, il y avait déjà plus d’œuf que sur toute l’année précédente. Un bon signe pour la population de tortues vertes.

Après cette fabuleuse aventure que nous avons vécue, il est presque temps de repartir. Nous passons d’abord visiter une fabrique de latex. On voit comment cette substance est récoltée. C’est assez marrant de constater que ce qui coule des arbres est presque déjà la même texture qu'un joint de salle de bain ! Le procédé de fabrication est donc plutôt rapide : filtre, acide, rinçage, compactage et séchage.

Nous repartons pour la ville de Banyuwangi pour un trajet d’environ 5 heures et croisons encore des singes, un toucan et même un scorpion !



Infos pratiques :
- l'excursion de 2 jours et une nuit nous a coûtait environ 200 euros, tout frais inclus. Au départ de Banyuwangi, les prix sont peut être légèrement moins cher.
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